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LA PLACE GARIBALDI

LA PLACE GARIBALDI

La place Garibaldi est la plus ancienne grande place de Nice. En 1773, le comté de Nice fait partie des Etats de Savoie et le roi Victor Amédée III décide de rendre carrossable la route de Turin. Ceci implique un
aménagement de l’arrivée à Nice digne de l’itinéraire royal. Il débouchera sur un espace rectangulaire bordé d’immeubles sur portiques, urbanisme turinois imposé dans tous les Etats. En dehors de la chapelle du Saint Sépulcre, l’uniformité prévaut dans les bâtiments de trois étages, façades lisses peintes en ocre rougeâtre, contour des fenêtres rehaussé de peintures à fresque.
Depuis Turin, la Route Royale aboutit au nord de la place par une porte monumentale. A l’opposé la façade néo classique de la chapelle en ferme la perspective.
Dès son origine, ce lieu est un carrefour emblématique pour toutes les activités importantes:
marchandises transitant vers le Port Lympia, foire aux bestiaux, accueil de souverains, fêtes révolutionnaires, etc…
 
Quelques années après le rattachement du comté à la France en 1860, elle devient square verdoyant aux allées gazonnées bordées de rosiers, plates bandes et lauriers roses, pourvu d’un grand bassin avec jets
d’eau au centre duquel on érigera en 1891, la statue de Giuseppe Garibaldi, né à Nice. Le « Héros des deux Mondes » regarde vers l’Italie, son « deuxième pays ». Avec raison car il fut un acteur majeur de son unification.
Les arcades, refuge des promeneurs les jours de pluie ou de canicule, ont hébergé toutes sortes de négoces au fil du temps. Chacune d’entre elles comptait une brasserie, notamment le « Café de Turin », étape de tous les arrivants du Piémont. Insérée dans la continuité des immeubles, à l’instar des immenses appartements hauts de plafond avec souvent des pièces en enfilade comme on en voit dans le film « Fellini
Roma », la chapelle passe inaperçue. Etonnamment située à l’étage, on y accède par une discrète entrée sous l’arcade sud. Sa façade néo classique ne se voit qu’à partir du centre de la place.
Il y a un demi siècle, la place était un lieu de réjouissances populaires. Une petite barque promenait les enfants sur le bassin. Une buvette, des baraques foraines, des attractions comme celle du bateleur qui, torse nu et puissant, se faisait enchaîner, les maillons s’incrustant dans sa chair, puis, par d’habiles contorsions, parvenait à se libérer sous les ‘bravo’ de l’assistance impressionnée. Le chapeau passait au milieu des spectateurs: «Merci, m’ssieurs dames ». Des camelots interpelaient les chalands vantant avec un bagout éblouissant des produits miracle, ou « Ric et Rac » deux petits chiens de bois blanc et noir, aimantés qui s’attiraient ou se repoussaient, émerveillant les petits.
De grands arbres, eucalyptus et chênes verts, fournissaient pendant l’été une ombre appréciée aux bancs publics. Des groupes arpentaient la place, s’arrêtaient pour parler avec ceux qu’ils retrouvaient tous les soirs ou tous les dimanches.
 
Pendant la Seconde Guerre Mondiale et la période de restrictions qui suivit, les Niçois manquaient de tout. On pouvait, alors, voir un homme ou une femme soudain se baisser et ramasser, avant qu’un autre ne le
fasse, le gland qui venait de tomber. Grillés puis moulus, ces fruits devenaient un ersatz de café. De même, les feuilles d’eucalyptus étaient cueillies pour leurs vertus médicinales: brulées dans les chambres des malades pour purifier l’air, utilisées en fumigations ou même en cigarettes pour soigner les bronchites.
Lieu de rencontres tout au long de l’année, la place devenait en mai, bal public. On y dansait presque tous les soirs comme dans tous les quartiers de Nice, où on « tournait le mai ». On mangeait le pan bagnat, assis
autour du héros niçois, instant de délice… C’était sans conteste la plus belle place de Nice aux proportions et constructions harmonieuses, agréablement complantée et fréquentée en permanence.
De 2007 à 2008, la construction de la ligne de tramway, a démantelé les lieux. A cette occasion, les excavations ont mis à jour les vestiges de la ville médiévale visibles à travers les dalles transparentes qui les recouvrent. La statue décentrée, a reculé vers le Saint Sépulcre. Une voie à sens unique prolonge les rues Bonaparte et Cassini en direction du MAMAC et croise la voie du tramway qui arrive de l’ancienne route Royale. La place est devenue semi-piétonne et les bars et restaurants au bas des immeubles, dont la réfection des façades est en cours, étendent leurs terrasses sur une grande partie de l’espace recouvert de dalles grises.
A deux pas du port, au pied de la colline du Château, en bordure de la « Vieille Ville » et des vestiges de la ville médiévale, ouverte sur le MAMAC, elle demeure un site de prédilection chargé d’histoire à l’est de Nice.

CENTURY 21 LAFAGE se devait d’y être présent. C’est chose faite. L’agence, située à la jonction de la rue Bonaparte et de la place, est ouverte depuis juillet 2011. Vous y serez accueillis et conseillés par des agents compétents qui vous feront explorer de nouvelles possibilités d’habitat et vous proposeront des solutions adaptées à vos besoins.